Fatima

Par Joséphine Hautefeuille (élève du lycée Marcel Gambier – Lisieux)

Un film de Philippe Faucon avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche et Chawki Amari (1h19) Sortie le 7 octobre 2015

Librement inspiré du recueil de poème Prière à la lune et Je peux marcher seule de Fatima Elayoubi, Fatima, raconte l’histoire d’une famille, de trois femmes d’âges différents qui évoluent dans divers mondes.

Philippe Faucon nous dépeint des personnages passionnants aux personnalités affirmées. Fatima, une femme aux multiples facettes. Tantôt mère dévouée qui enchaîne les emplois de femme de ménage pour subvenir aux besoins de ses filles qu’elle élève seule, tantôt artiste qui se libère en écrivant des poèmes en arabe.

Sa fille ainée, Nesrine 18 ans se bat pour atteindre son but : réussir ses études de médecine et aider sa famille et prouver qu’elle peut y arriver.

Souad, sa cadette, 15 ans en pleine crise d’adolescence remet en cause l’autorité à coup de punchline cinglantes qui prêtent à rire. Elle ne va plus à l’école, se dispute avec sa mère et se tourne vers sa meilleure amie ou son père.

Dans cette famille de 3 femmes, le père -qui a quitté le domicile familiale- tient aussi une place importante. On le voit peu mais il est toujours présent pour ses filles. Il les conseille, les protège, les surveille.

Ces personnages sont très bien interprétés, sachant que les acteurs ne sont pas des professionnels.

Fatima, c’est aussi un film social. Il évoque l’immigration, le racisme, les préjugés, l’éducation, la jeunesse … Le langage y tient une place importante. Fatima ne parle pas bien français, à la maison ses filles lui parlent en français, elle leur répond en arabe. Pendant les conseils de classe Fatima ne comprend pas tout. Ce qui est gênant quand on lui parle des problèmes de sa fille. C’est un reproche que lui fait Souad.

La barrière de la langue entre Fatima et ses filles dépasse le simple fait que la mère parle l’arabe et elles, le français. Souad parle le langage des jeunes, de la rue. Nesrine, elle, celui des études alors que Fatima parle la langue d’origine, la langue maternelle qu’elle utilise pour écrire. Comment bien se comprendre quand on ne parle pas le même langage ?

Fatima ce sont de très beaux plans symboliques. Des séquences muettes, où la parole si sensible s’efface au profit des regards, des expressions. Des histoires d’amour, entre une mère et ses filles, entre une jeune femme et un jeune homme, entre une adolescente et un adolescent. C’est une mère attachante, forte, attentionnée. Ce sont des moments d’amour, de joie, d’humour, de peine, de pleurs, de peur. C’est, en définitif, un film à voir absolument.

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